Le conflit en Géorgie, jour après jour

Mercredi 13 août : Accusations mutuelles de violation du cessez-le-feu

Mardi 12 août : La Russie ordonne la fin des opérations militaires

Lundi 11 août : La Géorgie accuse la Russie de l'envahir

Dimanche 10 août : la Géorgie décrète un cessez-le-feu, Moscou temporise

Samedi 9 août : nombreux raids russes en Géorgie, hors de la province ossète

Vendredi 8 août : la Russie entre dans le conflit après l'intervention géorgienne

Jeudi 7 août : fortes tensions, bref cessez-le-feu

a situation sur le terrain. La Géorgie et la Russie ont échangé des accusations de violation du cessez-le-feu conclu la veille sous l'égide de la présidence française de l'Union européenne. Dans une atmosphère très tendue, Mikheïl Saakachvili a affirmé que des chars russes s'étaient déployés à Gori, ville géorgienne proche de l'Ossétie du Sud, et qu'ils progressaient vers la capitale. Des témoins ont rapporté que les forces russes avaient établi au moins deux postes de contrôle à quelques kilomètres de Gori. Les forces russes ont fait savoir ensuite qu'elles s'employaient à retirer le matériel militaire et les munitions d'un dépôt d'armes géorgien sur place. La vice-ministre géorgienne de l'intérieur a déclaré plus tard que les forces russes ne marchaient finalement pas sur Tbilissi. Moscou avait déjà démenti cette information, ainsi que des actes de pillage à Gori. La Russie a par ailleurs annoncé avoir abattu deux drones géorgiens dans le ciel de Tskhinvali, la capitale d'Ossétie du Sud, l'un mardi soir et l'autre mercredi matin.



Les Etats-Unis reprennent la main. George W. Bush a annoncé qu'il envoyait la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice en France, pour des entretiens avec le président Nicolas Sarkozy puis à Tbilissi, pour "parvenir à un règlement pacifique de ce conflit". Alors que le plan de paix prévoit le retrait de l'essentiel des forces russes et géorgiennes, le président américain a de nouveau appelé la Russie à respecter sa promesse de cesser ses opérations militaires, mentionnant des informations "contredisant" les affirmations de Moscou. M. Bush a prévenu Moscou que le soutien des Etats-Unis à l'entrée de la Russie "dans les structures diplomatiques, politiques, économiques et sécuritaires du 21^e siècle" était "menacée" par ses agissements en Géorgie. "Pour commencer à réparer les dommages infligés à ses relations avec les Etats-Unis, l'Europe et d'autres pays, et pour commencer à restaurer son rang dans le monde, la Russie doit tenir sa promesse et agir pour mettre un terme à cette crise", a-t-il conclu. La Maison Blanche a toutefois démenti que les relations entre la Russie et les Etats-Unis soient à la "confrontation", ajoutant que leurs liens étaient "complexes et compliqués".

L'Union européenne plus divisée. Les ministres des affaires étrangères de l'UE ont "exhorté" les parties "à respecter l'ensemble des engagements, à commencer par un cessez-le-feu effectif", dont l'application pourrait être surveillée par une présence européenne. Les ministres ont chargé la Commission européenne et le diplomate en chef de l'UE Javier Solana de travailler en vue de faire des propositions concrètes sur la forme que prendrait cette présence.

Les avis sont plus divergents au sein de l'UE concernant l'avenir des relations avec la Russie. L'attitude "agressive" de Moscou en Géorgie "a choqué beaucoup de monde", a ainsi déclaré le chef de la diplomatie britannique, David Miliband, alors que son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, estimait qu'il ne fallait pas perdre de temps à "des condamnations" unilatérales. Les présidents de Pologne, Lituanie, Estonie ainsi que le premier ministre de Lettonie ont eux critiqué, dans une déclaration commune, le plan de paix de Nicolas Sarkozy, affirmant qu'il ne mentionnait pas le droit à l'intégrité territoriale de la Géorgie.

La présidence ukrainienne a pour sa part imposé par décret des restrictions sur les mouvements de la flotte russe de la mer Noire basée en Ukraine, qui est engagée dans le conflit avec la Géorgie. Londres a également décidé d'annuler, comme les Etats-Unis mardi, des manoeuvres navales conjointes "très inopportunes" avec la Russie, qui devaient se tenir du 15 au 22 août dans la mer du Japon. L'OTAN a convoqué une réunion spéciale mardi prochain, notamment "pour consulter ses partenaires sur les conséquences des actions militaires russes en Géorgie", selon la mission américaine auprès de l'organisation.